Nous n’avons pas été remplacés, le socialisme n’a pas été remplacé. Ni en France ni ailleurs, aucune des visions du monde qui prétendent lui succéder – libéralisme autoritaire, populisme protestataire, nationalisme identitaire – ne constitue un substitut aux objectifs et aux réponses socialistes. Nos valeurs, celles de la République et du socialisme, n’ont jamais été aussi actuelles, réaffirmons-les : liberté, égalité, fraternité, laïcité ; émancipation des individus, lutte contre les inégalités, combat pour l’écologie et pour la démocratie,engagement européen et internationaliste.
Pour renaître, il faut tirer les leçons de notre expérience au pouvoir. Personne n’est plus légitime que les électeurs pour juger notre action. Une analyse approfondie des réussites comme des échecs et des erreurs doit être menée pour préparer l’avenir, non refaire le passé.
Avant fin 2018, une Convention nationale traitera de notre bilan. Rigoureuse, la démarche permettra un débat serein et utile à la refondation du PS.
Dans ce quinquennat, et face à ce pouvoir, nous sommes l’opposition de gauche responsable. En France, il y a un gouvernement qui n’est pas de gauche et une gauche qui n’est pas de gouvernement : socialistes, nous sommes la gauche de gouvernement.
E. Macron et sa majorité mènent une politique économique libérale qui affaiblit les solidarités et creuse les inégalités. Avec eux, « le chef commande, ils exécutent », méprisant le Parlement, les corps intermédiaires et les élus locaux.
E. Macron a fait campagne en se présentant comme Mendès-France ; depuis le 7 mai, il préside comme Giscard.
Le clivage gauche-droite est essentiel à notre démocratie. Prétendre qu’une politique puisse être « et de droite et de gauche » crée de la résignation et nourrit les populismes. De même, substituer au clivage gauche-droite l’opposition peuples-élites comme le fait J-L. Mélenchon est dangereux : cette approche divise le nation et affaiblit le mouvement social. Notre devoir est de le dire.
Nous voulons construire la gauche de demain. Parlons aux Français déçus, partis marcher ou déclarer leur insoumission, mais aussi devenus abstentionnistes. Partageons des projets avec les forces en mouvement dans la société. Réconcilions des gauches que certains voudraient séparer. Notre volonté de rassemblement est intacte alors que la stratégie d’isolement de J-L. Mélenchon conduit à l’effacement de la gauche. Voilà pourquoi nous affirmons en toute autonomie qui nous sommes – l’opposition de gauche responsable – et ce que nous voulons – incarner l’alternative au pouvoir.